Factotum Informatique
Sécurité . Audit . Conseil . Formation . Open Source . Outils . "Autobio"
Retour

Bienvenue sur ces "pages CV" de Manuel Muñoz!
Quelques années d'expérience et de pratique me valent donc cet amusant -et plutôt significatif- surnom de:
"Factotum Informaticus"

Pour en savoir plus sur la petite hisoire de ce "Factotum", je vous invite à consulter mon
autobiographie.

Page en cours... Merci de votre compréhension!

Histoire de la micro-informatique, (de 1980 à 1993, dans un premier temps!) par Manuel "Votre Factotum Informaticus" Muñoz:


C'est vers fin 1981 (ou début 1982, le doute étant un grand ami du temps) que tout commence: alors agés de 8 & 10 ans, Yvan & Manuel Muñoz découvrent la micro-informatique par le biais du Sinclair ZX81.

Cette merveilleuse petite machine (la quintescensse même de ce que "micro" pèse dans l'expression "micro-informatique"!) a été offerte à leurs parents par un oncle, qui en avait lui-même hérité d'un ami pas effrayé à l'idée de devoir assemblé lui-même le minuscule ordinateur! En effet, le ZX81 était alors aussi proposé en kit à monter soi-même afin de préserver un prix de vente sous la barre psychologique des 1000 francs (oui, mille francs, soit dans les 150 Euros!).
Inutile de préciser qu'à un tel tarif (un peu plus cher si acheté déjà assemblé) il constitue le tout premier micro grand public de l'Histoire de l'informatique!
Pour être tout à fait exact, il s'agit du second micro grand public, puisque c'est son prédécesseur (le ZX80) qui mérite ce titre dans un ordre purement chronologique. Cependant, le ZX80 n'ayant pas bénéficié d'une distribution significative ailleurs qu'au Royaume Uni, c'est donc au ZX81 que revient le mérite d'avoir créé la micro-informatique grand public dans notre pays.

Le ZX81 est doté de caractéristiques étonnantes (considérant son époque et son prix), cette menue incarnation de l'informatique devient très vite la "propriété" des deux jeunes frères. Les périphériques sont alors un magnétophone à cassettes "domestique" et une carte d'extension mémoire qui fait grimper la RAM de 1 à 16 Kilo-Octet !
Puce savante, le ZX81 "parle" en natif le BASIC, utilise le poste de télévision famillial pour aficher en noir & blanc ses images composées de 40 lignes de 25 caractères (via la "prise antenne", la "péritel" n'étant que très peu répendue!), et n'émet aucun son.
Il sera un compagnon fidèle et inépuisable des loisirs numériques -l'expression n'a pas encore été popularisée à cette époque- des frangins.
C'est avec lui que naissent quelques vélléités de programmation, car il faut bien dire que le BASIC (comme le LOGO) est un langage assez intuitif, pas trop complexe.

Les années 80 marquent un changement majeur dans l'Histoire del'informatique: le public visé n'est plus seulement composé de professionnels ou des administrations ou encore de "grands comptes" (banques, par exemple).
Les fabricants (si nombreux alors!) s'adressent désormais aux familles, en leur proposant des machines toujours plus performantes, toujours plus "propriétaires" (nous y reviendrons), et la compétition technologique fait rage...
De grands noms de l'industrie éléctronique s'y cassent les dents (voire même se ridiculisent) la faute à des machines mal néées (Philips VG-5000, Matra-Hachette Alice),ou trop ambitieuses (Apple Lisa, Sinclair QL) et, plus globalement, très mal soutenues par une offre logicielle associée.

C'est donc presque logiquement que le ZX81 achève sa carrière dans notre salon en 1984... terrassé par l'irruption d'un requin (que son appétit vorace menera tôt à la ruine!), anglais lui aussi: l'Amstrad CPC 464.
Là où Sir Clive Sinclair usait de toutes les "ficelles" propres au petit génie (sorte de "Géo Trouvetou") qu'il était pour produire des machines économiques, Amstrad débarque avec le premier micro vendu avec son écran propre, un stockage de masse intégré au boitier (toujours à cassettes), du son & des couleurs!
Amstrad emporte tout sur son passage, malgré une arrivée trop tardive au "salon de la micro", qui les oblige à présenter leur machines sur "stands" improvisés en carton d'emballage, sur le trottoir!
La firme d'Alan Sugar rachète même son principal concurrent (grâce au ZX Spectrum): Sinclair, et devient le premier fabricant européen de micro-ordinateur très grand public.
Son avenir parait rayonnant, tant son emprise sur l'informatique familliale est forte.
Le principal concurrent d'Amstrad est l'américain Commodore, avec son C64, véritable phénomène mondial (dont le succès en France fut moindre).
Aussi fulgurante qu'ait pu être l'ascenssion, la chute d'Amstrad n'en sera pas moins brutale...

Deux machines sensationnelles sont alors en préparation dans les laboratoires de deux équipes bien décidées à offrir un formidable saut qualitatif à la micro-informatique ludique.
Ces deux machines, dont les origines se croisent (toujours par la grâce d'un véritable génie -comme toute les Histoires dignes d'être contées regorgent- en l'occurence Monsieur Jay Miner!), se nomment Atari ST & Commodore Amiga.

Lancées toutes deux entre 1985 & 1986, ces machines à vocation familliale (Amiga 500 et Atari 520ST) offrent des architectures totalement nouvelles: CPU 16 / 32 bits, capacités graphiques (voire même video, avec l'incroyable carte dédiée VideoToaster) et sonores (internes pour l'Amiga, grâce au MIDI pour le ST) absolument sans communes mesures avec les références de l'époque: le MacIntosh ne gère que du Noir & Blanc, et ne fait que très peu usage de son circuit sonore! Quand au PC c'est pire: il ne sait pas ce qu'est une souris ni une interface graphique, et affiche ses caractères en orange ou vert sur fond noir, le BIP étant sa seule aptitude à faire du bruit!

Ces machines, vendues à des tarifs assez proches (il fallait débourser 7500 Francs Français en 1987 pour mon Amiga 500 équipé avec son moniteur couleur A1084, un lecteur de disquette 3 pouces 1/2, 512Ko de RAM, et l'AmigaOS 1.3; le ST coûtait un peu moins cher), sont bien plus abordables que leurs rivaux estampillés "pro" (et facturés en conséquence: rien à moins de 15000 FF!), sont les premières à offrir aux particuliers un environnement graphique entièrement pilotable à la souris!

De nombreux logiciels de création artistique exploitent les inédites capacités graphiques: qui n'a pas connu Deluxe Paint sur l'Amiga, ou Degas sur le ST n'a rien connu :o) !
Les adptitudes sonores de l'Amiga font vite naitre un nouveau genre de logiciels, destinés à la composition musicale dite "séquencée": c'est invention du "soundtracker" par Karsten Obarski, qui sera le premier logiciel de création des fameux "modules" audio fait avec l'Amiga!

Précurseur de ce sera un "home studio" (à savoir une capacité à produire de A à Z un morceau de musique) le "module" est un fichier très compact contenant à la fois les instruments utilisés et la partition à jouer... La quantité comme la qualité des modules ainsi créés est assez stupéfiante!
Cette idée de génie, qui doit presque tout à la volonté de "maitre Karsten Obasrki" de créer un logiciel d'édition musicale à la hauteur des formidables capacités audio de l'Amiga, va se traduire sur l'Atari ST par une adaptation aux caractéristiques propres de l'Atari.
Pour ce faire, la partie "reproduction sonore" est déportée sur des synthétiseurs externes, grâce à l'interface MIDI; en effet le co-processeur sonore du ST n'est pas du tout à la hauteur de celui de l'Amiga.
Ce qui va (paradoxalement? Pas si sur!) faire entrer le ST dans l'Histoire de la musique! Cette interface MIDI est une caractéristique de base du ST (elle figure sur toutes les machines de la gammes), les éditeurs vont donc developper des applications dédiées à cette interface.
Steinberg propose ce qui est depuis une référence quasi-mythique: Cubase. Ce logiciel va a lui seul engendrer une vague d'équipement "home-studio" sans précédant... Et pour cause: jamais un tel équipement n'avait été à la porté du commun des musiciens!
Ce qui laisse pour le moins songeur, quand on considère l'impact colossal de la musique séquencée (d'ailleurs, qui travaille autrement en 2005?) sur la production musicale depuis lors...

Le lancement de ces deux merveilles est un tremblement de terre pour les autres "petits" constructeurs (pour mémoire vous pouvez consulter cet excellent site), qui disparaissent tous en quelques mois!
Commodore & Atari ont véritablement lessivé toute concurrence seuls IBM et son PC (ainsi que ses clônes, les "compatibles" de marques... parfois exotiques!) et Apple avec le Mac comme unique gamme sont encore présents.

Le débat technologique est pourtant clos pour quelques années, tant les deux machines (surtout l'Amiga, avec ses trois co-processeur surpuissants pour gérer l'image, le son et les entrées-sorties) ont de l'avance.
Une rivalité / émulation nait entre les possesseurs d'Amiga et de ST, chacun proclamant la supériorité de son système.
Ni Apple ni IBM n'ont leur mot à dire: sans volonté réelle de prendre pied sur le marché de la micro familliale, ils sont en outre surpassés par la qualité de ces rivaux d'un nouveau genre, plus ludique de par les outils artistiques évoqués plus haut, et les innombrables jeux vidéo (presqu'aussi beaux que ceux des bornes d'arcade!).

Observant à distance le combat Amiga / Atari, ils restent sur leur "niche" professionnelle (ce marché pro en était alors une!) avec des machines "propriétaires" (elles l'étaient toutes, hormis -dans une certaine mesure- les MSX qui firent un flop total hors du Japon, cela dit!) ce qui ne sera pas sans conséquence, comme nous le veront plus loin.

Revenons quelques instants sur le grand bond en avant que ces comparses ont imprimé à la micro-informatique.
Car, malgré la lutte pour le prestige qui les a marqué leur carrière, ces deux machines ont nombre de points en commun, ce n'est pas par hasard, puisque c'est pour ainsi dire la même équipe d'ingénieurs qui a initié les deux projets: l'équipe en question est celle batie par l'immense Jay Miner!

Voici quelques exemples de leur proximité technique:
1. le micro-processeur Motorola 68000 qui les équipe (tout comme le Mac)
2. la quantité de RAM fournie à l'achat: 512Ko
3. le support de stockage: la disquette 3 pouces 1/2 nouvellement lancée par Sony (là encore, le Mac fait un choix identique)
4. elles disposent d'un "bureau" avec icônes, souris, menus déroulants qui s'avèrent tout aussi performants que le MacOS, qui lui, ne gère que du Noir & Blanc.
5. les micro-processeurs sont déchargés de certaines tâches, qui sont confiées à des puces dédiées (graphisme, son, entrées-sorties) d'une qualité sans commune mesure avec le reste de la production de l'époque.

Là, nait une architecture matérielle autour de laquelle les ordinateurs "PC" actuels sont toujours batis.
Car c'est bien pour palier aux faiblesses initiales des PC en matière d'affichage et de son que les cartes graphiques & sonores deviennent au milieu des années 90 un secteur concurentiel à part entière.
La différence majeure est que ces circuits spécialisés ne sont plus soudés à même la carte mère, ni conçus par un seul constructeur.

Ce qui fait le succès commercial immense de ces deux machines n'est pourtant pas directement cette avance technologique en tant que telle (à l'inverse de ce qui se passent depuis quelques temps avec les "hardcore gamers", qui ne jurent que par LA dernière carte graphique en vogue); non, ce qui leur vaut un tel succès est la logithèque variée et comptant un nombre colossal d'applications qu'une telle débauche de technologie rendent possibles.
En tout premier lieu, on ne peut que citer les jeux, puisque nous sommes en présence de machines qui "valent" presque les "bornes d'arcade" dans lesquelles beaucoup d'entre nous ont englouti une belle part de leur argent de poche :o) !
Des jeux et de grande qualité sortent chaque mois, les éditeurs sont légions.

Cette époque constitue en cela un raz-de-marée dont l'ampleur n'est pas encore mesurable, malgré la vingtaine d'années écoulées depuis!
Voici pourquoi: c'est avec l'Amiga et l'Atari ST que le marché du jeu video connait un premier réel essort... Essort qui aiguise l'appétit de nombreuses firmes (ce qui pourrait faire l'objet d'un article complet, tant le sujet est vaste!), qui découvrent le potentiel économique gigantesque que représentent les jeux vidéo (loisirs numériques plus tard).
Le second tsunami dans ce monde ludo-informatique est l'arrivée de SONY et de sa PlayStation première du nom. C'est avec cette console que la dimension économique change à nouveau...
Depuis la Playstation, le chiffre d'affaire mondial généré par les jeux vidéo est supérieur à celui de l'industrie cinématographique!!!
Ce n'est que la suite logique de la percée de micro-ordinateurs conçus par des "petites entreprises" dans les foyers.

Ces entreprises ont aujourd'hui disparues, laissant les mastodontes de l'industrie s'affronter entre eux.
Pour autant, nous sommes loin de la phase finale de ce processus.
Quelle meilleure preuve que la lutte acharnée qui oppose Sony à Micro$oft, la Playstation 3 à la XBOX 360 qui sont les prochains fer-de-lance de la bataille?
Depuis que Sony a trasnformé le déjà juteux marché des jeux en poule aux oeufs d'or, l'écran du téléviseur est devenu un enjeu fort disputé, puisque très juteux!
L'avance technologique de la Playstation était si forte sur les PC de son époque que les concepteurs de cartes graphiques "ludiques" n'ont pas, depuis lors, cessé leur course à la performance... A corps et parfois même à budgets (notez l'ascenssion & la chute des cartes Voodoo), perdus!

Sans jamais parvenir donner au PC l'image de "la plus belle machine pour jouer", ces investissements lourds n'ont bien-sur pas été sans retombées sur la configuration des PC.
Car cette course perpétuelle à l'armement graphique a mis à jour quelques faiblesses conceptuelles des ordinateurs de type PC, dont l'architecture n'a guère évoluée depuis le début des années 90!
Ce passif technique est tel, que même aujourd'hui un "démodisk" Amiga datant de 1992 ou 1993 reste toujours aussi impressionant, surtout compte tenu de son incroyable compacité: autour de 1,5 Mo!

Cet étonnant retard (à première vue) n'est bien sur pas sans explication. On peut résumer l'axe unique de progression emprunté par les compatibles PC à ceci: toujours plus de données traitées par des composants distincts qui doivent communiquer entre eux par des "tuyaux" dont la capacité de transit est loin d'avoir connu une progression identique, si ce n'est radicale.
Ceci pour conserver une compatibilité aussi grande que possible, et ainsi ne jamais se couper du parc toujours plus imposant de machines déjà installées.

Ainsi chaque acteur (fabricants de disques durs, cartes graphiques ou sonores, processeurs...) s'est lancé dans un sprint continuel contre ses concurrents sectoriels, sans beaucoup se soucier de l'ensemble (problematiquement hétérogène) que constitue une machine "multi-média" complète.

Pour vous aider à mieux vous représenter la chose, nous vous proposons de penser à une pieuvre!
Imaginez une pieuvre dont chaque tentacule voudrait se saisir d'une cible toujours à peine hors de sa portée!
Nous obtenons alors un animal sans mouvement d'ensemble cohérent, mais une bestiole dont les mouvements peuvent être antagonistes, l'obligeant à céder dans une direction ce qu'elle gagne dans une autre, au gré de l'influence de ses membres!

Nous pouvons même par jeu accoler quelques noms à ces tentacules: par exemple, le tentacule carte graphique peut avoir pour nom "nVidiati"; celui des disques durs est formé par Quangate, le tentacule chargé de graver par "Plextionner" et ainsi de suite!
A quel organe de notre pieuvre peut-on alors assimiler Linux ou Windows?
C'est pourtant simple: au cervau! Le logiciel étant toujours témoin d'un minimum de matière grise, enfin, sauf exception!

Restent Intel & AMD, direz-vous. Leur situation est particulière, car ils fabriquent non seulement des processeurs (Pentium, Athlon) mais aussi des "chipset" (jeu de composants de base) qui assument des fonctions disctinctes.
On peut leur attribuer les rôles du coeur et du système nerveux d'un micro-ordinateur.
Les deux géants de l'industrie se livrent à une bataille vers plus de puissance (où le prestige est loin d'être la dernière des motivations, induisant ainsi un lot de petites incohérences ou entourloupes, comme la première série du Celeron d'Intel) à travers des choix techniques différents..
Ces deux technologies sont le CISC pour Intel et le RISC chez AMD.
Le CISC représente la façon disons "classique" de concevoir un micro-processeur; tandis que le RISC est une façon plus "innovante" (introduite dans l'informatique grand public par le constructeur anglais Acorn, dès 1985, à travers sa division processeurs ARM, sur les machines Archimedes puis RiscPC).

A suivre...


Cette Histoire de la micro-informatique familliale ne prétend pas benoitement être:

1. objective
2.exhaustive

Pour autant,
elle n'en est pas moins totalement authentique!

Ce récit reflète une époque d'aventures formidables (d'un point de vue personnel) et de paris risqués (pour nombre d'entreprises, leurs équipes, leurs idées).

Les aventuriers d'une époque où beaucoup était à faire, à discuter, à fignoler quand l'intention initiale n'avait pas provoqué l'impact espéré!

Cette version est aussi authentique que n'importe quelle autre, et son auteur est prêt à débattre de tout point portant à discussion
:o)

Hébergement:
Xamigax.INFO
Pages à but démonstratif... Merci de votre compréhension!
Télécharger mon CV:
2005
Manuel Muñoz